Noël, un océan d’amour et d’objets

Alors que le papier-cadeau commence à voler dans tous les sens et qu’une montagne de présents s’empile sous le sapin, une question cruciale revient : qu’est-ce qui rend un cadeau vraiment spécial ?


Dans notre évaluation de la valeur d’un cadeau, est-ce la somme dépensée ou l’émotion qui s’y attache qui joue un rôle crucial ? 

Ou sommes-nous sensibles à d’autres facteurs ? 


En cette fin d’année, plongeons dans l’océan des offrandes de Noël, découvrons l’histoire de cette tradition et pourquoi il est si important de les chérir, de les faire durer, voire de les partager.

Noël, le partage des objets et de l'amour
Légende : Image générée par une intelligence artificielle nommée Firefly (Adobe).

Quelle est l'Origine des Cadeaux de Noël ?

Noël, c’est bien sûr dans la religion chrétienne, la célébration de la naissance de Jésus. Cependant, avant que le Père Noël ne devienne le roi incontesté des cadeaux, nos ancêtres romains et païens avaient déjà leurs propres idées sur la manière de passer un bon moment pendant les longs mois d’hiver.

 

En Rome antique, les Saturnales, une fête païenne célébrée en décembre, étaient l’ancêtre du réveillon de Noël. Durant cette période de débauche et de festivités, les Romains échangeaient des cadeaux pour servir de bon présage, appelés « étrennes » en l’honneur de la déesse Strena (ou Strenia) et faisaient la fête sans modération.(1)

 

Mais les Saturnales ne sont pas les seules responsables de cette tradition festive. Les célébrations du solstice d’hiver, aussi appelées Yule, étaient également l’occasion pour d’autres cultures païennes, telles que les Germains, de se lancer dans des festivités extravagantes. Yule, à ne pas confondre avec JUL, à l’instar de certains de ses fans qui eurent la triste déception de découvrir que “Jul och Kul” n’était pas le nom du dernier concert de leur idole mais le spectacle « Noël et fun » d’une petite commune suédoise 😀.(2)

 

Mais revenons à notre histoire de présents, d’objets et de fêtes…

 

Au IVe siècle, la fête chrétienne de Noël commémorant la Nativité est officiellement instaurée par l’Église le 24 décembre pour prendre la place des festivités païennes. Cette célébration, marquée par un festin après le jeûne précédant Noël, ne mettait pas l’accent sur l’échange de cadeaux. Une tradition qui sera opportunément associée aux présents offerts par les Rois Mages célébrés au début de janvier lors de l’Épiphanie. 

 

Bien que mal vue par l’Église, la tradition des « étrennes » païennes persistera au fil des siècles et c’est au milieu du XIXe que le concept de cadeau de Noël tel que nous le connaissons aujourd’hui aurait émergé. Le terme « étrennes » perdure au XIXe et même au début du XXe siècle et est aujourd’hui associé à une somme d’argent que l’on offre au début de l’année tandis que les cadeaux sont offerts à Noël !

De la guerre à l’avalanche des objets tout en passant par l’orange

Il faudra attendre la fin de la seconde guerre mondiale, pour voir les cadeaux arriver sous le sapin. A la sortie de la guerre, les parents souhaitaient apporter un peu plus de joie à leurs bambins. Si cela commença par des oranges, fruit des plus exotiques plaisant alors autant qu’une PS5, le virage consumériste n’arriva qu’après l’atteinte de la suffisance*  : 

 

« Dans nos premières années, juste après la guerre, le seul présent que nous recevions était une orange, chacun de nous s’en souvient. Ensuite, il y a eu en plus des friandises et des chocolats. Quand il y en avait, les cadeaux étaient des choses pratiques : vêtements, objets fabriqués main… Peu de jouets : un sac de billes, un ballon, une corde à sauter… et puis plus tard, poupées, voitures, etc. Les adultes n’avaient pas de cadeaux, c’était la fête des enfants. »(3)

  

Témoignage d’un habitant de Saint-Saturnin-de-Lenne

 

Imaginons maintenant la tête de nos enfants si nous devions leur expliquer qu’une orange c’est déjà beaucoup. Et pourtant… » »

Pour un Noël durable et joyeux, et si nous pensions à Partager ?

Nous voilà fin décembre et, sous le sapin, à côté de nos chaussons ou ailleurs, trônent l’héritage de ces siècles de traditions. Et, tandis que saisis d’une émotion toute enfantine, nous nous apprêtons à déchirer le premier emballage coloré de la pile, n’oublions pas de chérir ces biens et ce qu’ils représentent pour nous, parce que les objets ne sont pas seulement des choses matérielles :

 

Ce sont des porteurs de souvenirs, des déclencheurs d’émotions. Qu’il s’agisse d’un pull tricoté avec amour par votre cousin ou d’un livre qui va changer votre vie, chaque présent est une pièce unique du puzzle de votre histoire. Alors, prenons le temps de les dorloter, de les protéger, et de nous rappeler les moments qui y sont attachés.

 

Noël est souvent synonyme d’abondance, mais en choisissant des présents de qualité, avec une réelle signification, on évite la surconsommation tout en créant du lien. Optons pour des objets qui dureront et qui auront du sens, la magie de Noël réside souvent dans la sincérité !

 

Au lieu de simplement accumuler des objets, pourquoi ne pas faire preuve de créativité et partager les trésors que nous avons reçus ? 

 

La mutualisation des objets n’est pas seulement une façon écologique de vivre, mais aussi une incroyable opportunité de se connecter aux autres et de donner une nouvelle vie à nos trésors.

 

Souvenons-nous que les cadeaux ne sont pas seulement des objets, ce sont des morceaux de nous-mêmes, de nos relations et de la nature dont ils sont extraits. 

 

À chérir, à faire durer et à partager avec amour ❤️.

Pour plus d'infos :

  1. RadioFrance
  2. L’indépendant
  3. Témoignage 

*En savoir plus sur la Suffisance ? Découvrez l’interview de Timothée Parrique